Commentaire d’article universitaire sur l’image apotropaïque de l’abbé Reichenau

Nous ne pouvons décemment pas parler de Saint Sébastien, protecteur contre la peste, sans parler des images apotropaïques. Qu’est-ce qu’une image apotropaïque? C’est une image qui protège, qui éloigne le danger. Il est donc inutile de préciser le lien très étroit avec la figure de Saint Sébastien.

A travers une publication universitaire, nous allons vous donner un autre exemple de ce type d’image. Il s’agit dans cet article de la Revue belge de philologie et d’histoire, publié en 1995 sous le titre de Vénération et utilisation apotropaïque de l’image de Reichenau vers la fin du Xe siècle: un témoignage des Gesta de l’abbé Witigowo, d’une fresque dans la chapelle Saint Janvier de l’église abbatiale de la Vierge Marie. Y est peinte une Vierge à l’Enfant faisant face à Saint Janvier à gauche et à l’évangéliste Saint Marc à droite, second patron de l’église. Cette fresque reçoit une dévotion allant jusqu’à la prosternation des moines, rappelant ainsi les traditions byzantines et certaines régions du nord de l’Italie, ce qui expliquerait ce culte, puisque la situation géographie de l’église se trouve être dans le nord des Alpes.

Cette dévotion est retranscrite dans les Gesta écrits par le moine Purchart. Il y rapporte que ses frères se prosternent aux pieds de la Vierge, la touchent et même l’embrassent. Ainsi Saint Marc et Saint Janvier avaient une fonction apotropaïque. Ils étaient chargé de protéger la Vierge et d’éloigner le mal qui entrait par la porte; ces deux saints se trouvant de part et d’autre de l’entrée de la chapelle.

Nous ne pouvons conclure sans évoquer les palladium de cité qui possède cette fonction apotropaïque. En effet, un palladium protège la cité et assure les bienfaits divins. Ainsi La Vierge à L’enfant, portrait peint par Saint Luc et la Vierge Hodigitria furent les palladium de Constantinople.

Saint Luc paignant la Vierge à l'Enfant

Vierge Hodigitria